Visée

Guillaume Apollinaire, « Visée », in Calligrammes. Poèmes de la paix et de la guerre (1913-1916), Paris, Mercure de France, 1918, collection Bibliothèque nationale de France, Paris

L’expérience esthétique qu’avaient pu faire de la guerre les artistes et les écrivains issus de l’avant-garde, trouve dans les célèbres Calligrammes composés par Guillaume Apollinaire une manifestation remarquable. Engagé volontaire, affecté en Champagne et en Picardie, ce dernier avait en effet exprimé sa fascination pour le spectacle produit par les projections de fusées éclairantes durant les attaques nocturnes, dans lesquelles il voyait une promesse de renouveau esthétique. Le poème « Visée » restitue, par le réseau de lignes obliques que forment les mots composés, l’image du souffle des explosions d’obus ou des trajectoires de tirs. La fusée éclairante y est décrite comme salutaire, débusquant l’ennemi dans sa lumière, comme une métaphore de la vue retrouvée.

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