Du 11 au 17 avril, les étudiants des ateliers Scénographie et Communication graphique de la Haute école des arts du Rhin (HEAR) bravent l’espace public à travers six interventions et performances urbaines, fixes ou itinérantes.
Inscrites dans les célébrations du centenaire de la Première Guerre mondiale, les créations de L’Arme des mots donnent corps aux œuvres d’Ernst Stadler, Charles Péguy et Wilfred Owen soldats-poètes du conflit en investissant différents lieux de Strasbourg (centre historique, presqu’île Malraux, les Halles, esplanade de la gare, place Kléber, place de la République, Palais universitaire).
Samedi 11 avril :
— Les Chéris de la gloire, 16h à la terrasse du Palais Rohan, 18h au Pont du marché, 20h rue des Dominicains
Dimanche 12 avril :
— La Marche des monuments, 14h de la place de la gare à la place de la République
Vendredi 17 avril :
Restitution générale dans l’aula du Palais universitaire à 18h
Avec les propositions de :
— Mathilde Andres, Lucie Cardinal, Rana Fadavi et Clémentine Lataillade (Corps mécaniques) :
Pont du marché – 18h, rue des Dominicains – 20h, Palais Rohan – 16h
À partir d’une lecture de lettre du poète et soldat Wilfried Owen à sa mère, des performeurs activent des machines sur lesquelles défilent des cordes, métaphores de lignes de vie. Ces machines sont composées d’éléments de récupération pour symboliser la survivance en temps de guerre.
La performance sera donnée en trois temps dans trois lieux différents : terrasse du Palais Rohan, Pont du Marché et rue des Dominicains.
— Mathilde Cordier, Erwan Coutellier et Camille Kuntz, (Prémonition) :
Presqu’île André Malraux
Écrit un an avant la Grande Guerre, le poême Traversée nocturne du pont du Rhin à Cologne (1913) d’Ernst Stadler semble pourtant déjà en dépeindre les combats. Le dispositif met en scène les vers du poète sur la presqu’île André Malraux, autour des grues témoins de cette époque industrielle.
— Laure Cohen, Florian Cornu et Ikhyeon Park (étrange rencontre) :
Place de la République
Une ré-interprétation de deux tranchées ennemies. Un face à face visuel entre deux personnes par le biais de périscopes installés au centre de la structure et donnant à lire les vers de Wilfred Owen (étrange rencontre, 1918). Le périscope permettait aux soldats d’observer l’ennemi à l’horizon sans être à découvert.
— Eva Lambert et Maria Pinheiro (la Marche des monuments) :
De la place de la gare à la place de la République
Les monuments aux morts figent la mémoire et provoquent le désintérêt des nouvelles générations. Donnons-leur vie ! Laissons-les s’exprimer ! Treize monuments aux morts «vivants», réunis pour l’événement, paraderont dans l’espace public pour clamer des poèmes d’Owen, Péguy et Stadler.
Ils perdront alors leur caractère solennel et commémoreront l’histoire de manière vivante et populaire.
— Andréa Baglione, Nicolas Bailleul, Djo Bolankoko et Paul Cabanes (la Guerre est déclamée) :
Palais Universitaire, tous les jours jusqu’à 19h
Comment faire revivre les textes et la beauté de Péguy, Owen ou Stadler sans tomber dans l’évocation évidente de la guerre ? Slameurs, chanteurs, danseurs, acteurs, musiciens infiltrent de réelles scènes ouvertes à Strasbourg, mais aussi des lieux poétiques et évocateurs (imprimeries désaffectées, parkings, cratères, etc.). Une restitution générale sera donnée dans l’aula du Palais universitaire vendredi 17 avril à 18h.
— Estelle Bizet, Camille Drai, Quentin Le Roux et Zoé Quentel (Temps mort) :
Le long des quais de l’Ill
Cent ans après le début de la Grande Guerre, donner à voir les vers de Péguy, Stadler et Owen dans un autre contexte de lecture permettant de réactualiser leur force poétique. Le texte intégral de ces poèmes est ainsi mis en scène le long des deux quais de l’Ill, du tribunal aux Halles.
Illustrations : Maxime Mouysset
Graphisme : Magali Brueder et Benjamin Riollet
Coordination : Philippe Delangle (Communication graphique) François Duconseille et Alexandre Früh (Scénographie)