Les images réalisées par les écoliers pendant la première guerre mondiale forment un ensemble de témoignages spontanés qui mettent en avant la répercussion du conflit sur la vie des civils. Dans ce dessin, l’enfant Jolivet aborde le sujet du filleul de guerre qui était un soldat souvent sans famille pouvant être soutenu par un écoliers. Les enfants apportaient du réconfort à leurs filleuls en leurs envoyant des colis ou des lettres et les soldats concernés pouvait venir leur rendre visite pendant les permissions. Cette pratique était courante au sein des écoles et elle permettait de consolider les liens entre les écoliers et le front. Ils pouvaient donc communiquer régulièrement avec le même soldat et lui faire parvenir des gants tricotés par les écolières ou d’autres objets. Le lien entre l’élève et le poilu devenait vite affectif et l’enfant s’en trouvait responsabilisé.
Dans ce dessin, l’élève à pri le temps de raconter en image l’histoire de son filleul qui a été blessé au front en mai 1917 et envoyé à l’hôpital. Ce dessin témoigne d’un réel intérêt de l’écolier pour le soldat avec lequel il communique. On y voit le professeur en train de lire la lettre devant les écoliers attentifs.
Estelle Bizet