Depuis la défaite de 1870, le culte de la patrie, la gloire militaire et la haine du peuple allemand est enseignée aux enfants français. Beaucoup de jeux et images commercialisés à la veille de la Première Guerre mondiale sont ainsi chargés d’une connotation guerrière et patriotique.
Proche de l’imagerie d’Épinal, cette cible-image, correspond à l’idée que l’on se fait de la guerre avant 1914, plutôt dynamique : nous avons affaire à une bataille dans laquelle l’ennemi est à cheval, une allusion à la guerre franco-prusienne (Bataille de Reischoffen, action des francs tireurs lors du siège de Paris) ainsi qu’aux guerres de la Révolution (Moulin représentatif de la bataille de Valmy).
Cependant des éléments viennent contredire le fait que cette scène puisse se référer uniquement au passé historique : dans le ciel on peut apercevoir un zeppelin et deux aéroplanes, renvoyant à une technologie moderne de la guerre encore jamais expérimentée. Nous avons donc affaire ici à une anticipation. Après la Première Guerre mondiale le même jeu sera employé dans une dimension beaucoup plus pacifique, transformé par l’illustrateur Francisque Poulbot en un « sport national inoffensif »
Erwan Coutelier