Les images réalisées par les écoliers pendant la première guerre mondiale forment un ensemble de témoignages spontanés qui mettent en avant la répercussion du conflit sur la vie des civils. Ce dessin en particulier met en évidence la répartition des devoirs au sein de la famille pendant la guerre. Chaque rôle était redéfini par rapport au conflit. En effet, les femmes avaient pris le travail des hommes partis au front. Ici, la mère est représentée dans une usine d’armement pendant que le père se bat pour défendre son pays. L’enfant va à l’école et les études deviennent un devoir aussi important que celui de se battre pour les hommes. Les élève se trouvent déculpabilisés face au discours de mobilisation et le travail scolaire se trouve valorisé en étant mis sur le même plan que le combat. Dans ce dessin, l’écolier définit ses journées passées à l’école comme étant aussi importantes que celles de sa mère ou des poilus. L’apprentissage prend une dimension patriotique et les salles de classe valent les usines d’armement pour l’enfant et le certificat d’études devient un combat aussi valable que celui mené par les poilus. L’enfant à l’impression de remplir un rôle utile à la guerre.
Estelle Bizet