L’hebdomadaire Simplicissimus constitue, avec le Kladderadatsch et Jugend l’un des grands titres de presse associé au patrimoine illustré allemand. Fondé à Munich en 1916 par le célèbre éditeur Albert Langen et l’illustrateur Thomas Theodor Heine, il accompagne la vie politique allemande jusqu’en 1944, avant de réapparaître entre 1954 et 1967 sous une nouvelle direction, connaissant plusieurs ressauts idéologiques. Si l’hebdomadaire a marqué la culture visuelle du tournant du siècle par sa qualité graphique et une position politique anticléricale et critique à l’encontre de l’Empire, l’entrée en guerre en 1914 le voit changer radicalement de ton pour adopter un propos patriotique de circonstance. Le célèbre illustrateur Olaf Gulbransson reprend également à son compte le discours dominant et livre dans de nombreuses planches des représentations moins satiriques qu’apologétiques. Ici l’allégorie triomphale de l’Allemagne représentée par un héros teutonique semble endiguer le déferlement des armées japonaise et britannique dans la colonie de Kiautschau (Kiaou-Tchéou).