Illustrateur et affichiste, Lucien Métivet a apporté sa contribution régulière aux revues parisiennes satiriques du tournant du siècle comme Le Rire ou Le Journal amusant. Pendant la Première Guerre mondiale, son propos s’est largement radicalisé en direction d’un nationalisme germanophobe. En avril 1918, il livre pour l’hebdomadaire La Baïonnette, une fable intitulée « Histoire d’un bonnet et d’un casque ». On peut y lire le récit légendaire comparé des allégories nationales Marianne et Germania. Le propos réactive tous les stéréotypes les plus détestables afin d’accréditer le mythe de la barbarie allemande en guerre contre la culture française. Le dessin de couverture, synthétise ce propos en opposant à l’innocence de l’allégorie française coiffée du bonnet phrygien, le visage rustre de la guerrière germanique, augmentée de l’attribut prussien du casque à pointe, renvoyant au souvenir de la guerre de 1870 et de l’annexion de l’Alsace-Moselle.